Présentation de l'épagneul breton

L'épagneul breton est un chien d'arrêt français. Il fait partie du 7ème groupe de la classification de la Fédération Cynologique Internationale.

Comme son nom l'indique, c'est un épagneul, donc un chien à poil mi-long, ondulé.

Chien d'arrêt, il a été créé au XIX° siècle à partir d'un petit "épagneul de pays" auquel on apporta une infusion de sang anglais, pour développer la puissance du "nez" et le sens de l'arrêt. Son gibier de prédilection est "la plume", c'est-à-dire principalement la caille, la perdrix, le faisan, la bécasse, sans omettre la bécassine, le coq de bruyère, etc...

De taille moyenne, 50 centimètres environ au garrot, soit arrivant au genou d'un homme adulte, il est le plus petit des chiens d'arrêt.

Conçu et élevé pour la chasse, ce qui entraîne une sélection sévère quant à l'équilibre du caractère de ce chien, l'épagneul breton présente aussi des qualités qui en font un très agréable compagnon au foyer. S'il est très actif sur le terrain et dans le jeu, il est généralement calme et propre dans la maison.


Très tolérant envers les enfants, ainsi qu'envers les autres chiens, il est en même temps le complice idéal du chasseur -citadin en particulier grâce à sa petite taille-, le confident de la maîtresse de maison, et le compagnon de jeu des plus jeunes.

D'un entretien facile, ne nécessitant pour ainsi dire aucun toilettage, l'épagneul breton ne sent pas le chien, et se nettoie tout seul après avoir subi la boue des chemins ou marais.

Doté d'une santé robuste, l'épagneul breton supporte sans mal les intempéries, ce qui n'est pas une raison pour le confiner au fond d'un chenil. D'ailleurs, la compagnie de l'homme lui permet de développer sa grande intelligence et sa complicité naturelle avec les humains.

En aucune façon l'épagneul breton n'est un chien de garde, sauf si on considère ainsi le fait qu'il signale la présence des intrus, et qu'il ne laissera libre cours à sa familiarité qu'après avoir jaugé la personne qui veut le caresser.

Le caractère des mâles est aussi doux et affectueux que celui des femelles, ce qui est loin d'être le cas dans toutes les races.

Reconnu officiellement par un premier "standard de race" au tout début du XX° siècle, l'épagneul breton se présente sous cinq robes différentes:


- l'orange (désignation traditionnelle du "fauve") et blanc, couleur la plus répandue et dont beaucoup croient à tort que c'est la seule couleur de la race, alors qu'elle n'est apparue que dans les années trente,


- le noir et blanc, présent dès l'origine, et très élégant,


- le tricolore noir, orange et blanc, spectaculaire et très en vogue depuis une vingtaine d'années,


- le marron et blanc, couleur la plus répandue à l'origine de la race, tombé un peu en désuétude,


- le tricolore marron, orange et blanc, de loin la robe la plus rare.


Toutes ces robes peuvent se présenter en plages nettement délimitées, mais elles sont plus fréquemment vues sous la forme "rouannée", le poil de couleur se mélangeant intimement au poil blanc.


Qualités principales : L'intelligence et la gentillesse.
Défaut principal : La gourmandise, qui entraîne une tendance à l'obésité.
 

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Extrait d'un article publié dans le numéro de Mai-Juin 2012 de la revue "PIEGEUR ET PETIT GIBIER":

LE POINT DE VUE DE L'ELEVEUR
J'ai produit ma première portée d'épagneuls bretons en 1985, et, depuis, j'ai eu près de 500 chiots de cette race. En son temps, j'avais fait quelques tentatives de diversification vers d'autres races - de chiens de chasse aussi -, mais j'ai assez vite abandonné, tant l'épagneul breton m'apportait de satisfactions, sans y retrouver les problèmes divers que je découvrais ailleurs et qui compliquent l'élevage.
En effet, l'épagneul breton est une race peu sophistiquée, qui a gardé beaucoup de rusticité, et cela n'est sans doute pas étranger à la facilité avec laquelle la plupart de ces chiens peuvent entrer dans le cycle de la reproduction.
D'une part, dans leur grande majorité, les mâles disposent d'une libido qui en fait des étalons tout à fait corrects, quelquefois exceptionnels, qui « servent » sans problème les femelles consentantes qu'on leur propose. D'autre part, quant à elles, les femelles ont en général des gestations faciles, de même que les mises bas. L'importance des portées, de l'ordre de 6 chiots en moyenne, leur permet aussi de satisfaire sans difficulté majeure aux besoins de leurs « nichées ».
La vie idéale de l'épagneul breton est celle d'un commensal de l'homme, un environnement familial lui convenant mieux, à mon avis, que la vie de chenil, encore qu'il s'adapte sans difficulté à cette dernière. Une particularité de la race la prédispose d'ailleurs à la vie dans le cadre du foyer familial : Ce chien...ne sent pas le chien. En fait, il ne dégage pas d'odeur, sauf circonstance particulière, ce qui est très appréciable dans un milieu confiné comme celui où la plupart de nos contemporains vivent.Entre autres qualités, on peut relever que les chiots, correctement élevés, se plient aisément aux contraintes d'un nouvel environnement, et, pour peu qu'on leur accorde un peu d'attention, ils sont propres dès l'âge de 3 à 4 mois.
Par ailleurs, s'il est une qualité qui est bien présente dans cette race, c'est son extraordinaire flexibilité ! Celle-ci découle sans doute de son intelligence, très développée.Calme lorsqu'il est dans la maison, il développe un fort dynamisme dès qu'il est à l'extérieur, et plus encore en action de chasse, où il n'est jamais saturé !
Certains en arrivent à dire que, à la maison, c'est le chien de Madame, alors que dès qu'il sort il devient le chien de Monsieur !! Un raccourci excessif certes, mais assez représentatif.
Si les spécialistes mettent surtout l'accent sur l'entreprise du chien en action de chasse, sa flexibilité et son intelligence font qu'il saura s'adapter à la chasse de son maître, sans toutefois renoncer pour autant à son avidité vis-à-vis du gibier.
Bien sûr, le gibier qu'il privilégie est la plume, mais il y a quantité d'utilisateurs qui l'emmènent chasser « jeannot lapin », à leur grande satisfaction.
L'épagneul breton est réellement « tout terrain ». Un vrai 4x4, et pas un des moindres ! Si, à mon avis, son biotope de prédilection est le bois, il donnera aussi toute satisfaction derrière les perdrix grises de nos plaines, ainsi qu'au marais dans la recherche des bécassines.
Chien intelligent, je l'ai déjà dit, mais il est tout de même préférable de l'utiliser comme un chien d'arrêt doit l'être, c'est à dire seul ou en très petit groupe. Les initiatives -généralement fructueuses- qu'il est amené à prendre s'harmonisent en effet assez difficilement avec les grandes battues marchantes...qui, d'ailleurs sont plus des rabats que de la chasse au chien d'arrêt !
Dans le domaine pour lequel il a été créé, la chasse au chien d'arrêt du petit gibier, ce petit chien séduit entre autres par son extrême précocité. Personnellement, et pour autant que l'âge du chiot soit compatible avec la période où la chasse est ouverte, je commence à les initier dès qu'ils ont cinq mois, voire moins. J'ai en ce moment une chienne qui m'a fait ses premiers arrêts sur perdreaux (d'élevage) dès quatre mois et demi !!!
Cette passion, qui se déclare si tôt a pour corollaire la nécessité de ménager les efforts du jeune chien. Sinon, infatigable, il voudra chasser bien au-delà du raisonnable, alors que son organisme n'est pas encore suffisamment développé pour supporter plusieurs heures de chasse, sans période de récupération.
Reste un dernier point : Son dressage.
Certains ont dit que notre petit breton était têtu ! Voilà qui n'est pas tout à fait exact ! J'ai déjà dit et redit que ce chien était remarquablement intelligent. La conséquence de cette intelligence hors pair est que le chien ne se plie parfois qu'avec réticence aux exercices dont il ne comprend pas la finalité. Mais prenez la peine de lui expliquer, de vous faire comprendre, et tout rentre dans l'ordre. Au temps où le gibier était très abondant on disait d'ailleurs que les épagneuls bretons se dressaient tout seuls, à force d'expériences.
Et il est vrai que nos bretons savent tirer parti de leurs erreurs, et éviter de les réitérer. Encore faut-il que les journées ne se bornent pas à traîner un fusil dans des zones désertiques, quand bien même le tempérament du chien le pousserait à chasser sans trêve, voire sans espoir !
Enfin, en tant qu'éleveur, j'ai eu souvent affaire à des personnes qui considèrent le prix d'un chiot de bonne origine comme très élevé. Ici, chacun voit midi à sa porte, mais ce petit breton qui va vous donner une douzaine d'années de satisfaction à la chasse, avez vous seulement songé à comparer son coût avec celui de votre action de chasse annuelle (pour quatre mois seulement) , ou au prix de votre fusil? Et, se tromper sur le choix d'un chien vous causera peut-être des déceptions ou des problèmes durant de longues années, alors que si cet onéreux fusil que vous avez fini par vous offrir vous déçoit, vous pourrez toujours l'oublier sur le dessus d'une armoire !!!
Pierre Willems - Elevage du Hameau de Sorny.

(Dernière mise à jour: 8 Février 2014)